Concert de l´Académie, Vladimir Jurowski

Deux œuvres orchestrales magnifiques de deux périodes très différentes – la Symphonie des adieux de Joseph Haydn et la Symphonie n° 8 de Dmitri D. Shostakovitch. Toutes deux se caractérisent par une dichotomie de chagrin et de rébellion. Les membres de l'orchestre de la cour royale au Palais Esterházy voulaient rentrer chez eux auprès de leurs familles après une longue saison estivale. Le prince, cependant, ne voulait pas les libérer. Haydn a frappé une note de protestation subversive pour le bien-être de ses collègues musiciens, en faisant se taire et se retirer un instrument après l'autre à la fin. Le prince, selon la légende, a compris le message et a cédé. Schostakovitch a eu le courage de ne pas chanter des chants de jubilation à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais a plutôt lamenté les décès de millions de personnes et la perte de la liberté personnelle sous le régime stalinien. "Tout ce qui est sombre et ignominieux disparaîtra, tout ce qui est beau triomphera", a expliqué Schostakovitch dans un article de journal. Le dictateur a perçu une menace dans la contradiction entre la musique et l'expression affirmée, et a rapidement interdit toutes les représentations de l'œuvre. Son instinct ne l'a pas trahi. Aujourd'hui, la Symphonie n° 8 de Schostakovitch est considérée comme une "tragédie du présent" (Ivan Martynov), et n'a rien perdu de son actualité.

Programme et distribution

Programme

Joseph Haydn :
Symphonie n° 45 fa di mineur Hob. I:45 Symphonie des Adieux

Dmitri D. Shostakovitch :
Symphonie n° 8 do mineur op. 65

Distribution

Chef d'orchestre : Vladimir Jurowski

Orchestre d'État de Bavière