Götterdämmerung
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Götterdämmerung – Richard Wagner
Troisième journée, avec un prologue et trois actes
Texte et musique de Richard Wagner
Götterdämmerung marque le dernier jour de L’Anneau du Nibelung, précédant l’exécution intégrale de deux cycles complets de la Tétralogie. Avec cette œuvre, la vision scénique de Sir David McVicar atteint son aboutissement – une vision qui ramène l’Anneau à ses racines mythiques et à une clarté narrative, le consacrant comme un pilier du canon occidental. Tragédie antique, théâtre baroque et drame élisabéthain se rejoignent dans une interprétation qui distingue deux épisodes comiques – Das Rheingold et Siegfried – et deux tragédies profondes – Die Walküre et surtout Götterdämmerung, qui culmine dans la catastrophe. Camilla Nylund, Klaus Florian Vogt et Günther Groissböck reviennent dans les rôles principaux.
Argument
Prologue
Lieu : le rocher de Brünnhilde. Les trois Nornes, filles d'Erda, sont assemblées près du roc de la Walkyrie déchue Brünnhilde, tressant la corde du destin. Elles chantent le passé et le présent : le frêne du monde autrefois mutilé par Wotan a péri, le chef des dieux a envoyé ses troupes abattre l'arbre mort, dont il a fait entasser le bois autour du Walhalla. Que le feu vienne à prendre au bûcher, c'en sera fini des dieux. La corde se rompt brusquement, elles ne peuvent plus rien distinguer. Se lamentant sur la perte de leur savoir, les Nornes disparaissent pour rejoindre le royaume souterrain de leur mère Erda.
Au lever du jour, Siegfried et Brünnhilde apparaissent hors de la grotte qui abrite leur bonheur depuis bien des jours. Consciente qu'un héros comme Siegfried ne peut rester éternellement 'homme au foyer', elle l'envoie vers de nouvelles aventures, lui rappelant de garder leur amour à l’esprit. En gage de fidélité, Siegfried lui donne l’Anneau qu’il prit du trésor de Fafner. Portant le bouclier de Brünnhilde et montant son destrier Grane, armé de l'épée Notung et porteur du Tarnhelm, Siegfried s’éloigne.
Acte I
Lieu : le palais de Gunther, au bord du Rhin. Gunther, roi des Gibichungen (la lignée du roi Gibich) et sa sœur Gutrune sont assis en compagnie de leur demi-frère Hagen, fils d'Alberich et de leur propre mère Grimhilde. Hagen feint de se demander quels conjoints pourraient leur convenir. Pour Gunther, aucune fiancée ne saurait être assez noble ; justement, sur un roc inaccessible ceint de feu, vit une femme à nulle autre pareille : c'est elle qu'il lui faut. Mais il n'existe qu'un homme sur terre capable de franchir le feu qui la protège : Siegfried, qui pourrait lui-même devenir l’époux de Gutrune. Hagen connaît le secret d'un philtre qui ferait oublier à Siegfried toutes les femmes qu'il aurait déjà connues et assurerait son amour à Gutrune. Tous conviennent de ce plan.
Un homme approche en barque sur le Rhin : c'est Siegfried, qui cherche à rencontrer Gunther dont la renommée lui est connue. Gunther l'accueille, Gutrune lui apporte la coupe de bienvenue où se trouve le philtre d'oubli. Avant de boire, Siegfried déclare son attachement pour Brünnhilde, puis vide la coupe : il oublie instantanément Brünnhilde et tombe éperdument amoureux de Gutrune, qu'il demande en mariage à Gunther. Siegfried demande a Gunther s'il a lui-même une épouse : non, mais il en désire une par-dessus tout, qui vit sur un roc ceint de feu, mais seul qui ne connaît la peur peut franchir le brasier. Siegfried ne connaît pas la peur : il ira chercher l'épouse désirée, en prenant l'apparence de Gunther grâce au Tarnhelm, et la ramènera à Gunther, à condition de pouvoir lui-même épouser Gutrune. Siegfried et Gunther se jurent fraternité et loyauté totales. Celui qui rompra le pacte devra mourir. Siegfried et Gunther partent pour le rocher de Brünnhilde. Hagen resté seul pour garder le château, se félicite du parfait déroulement de son plan qui lui rapportera l'Anneau et la toute-puissance.
Changement de lieu : retour au rocher de Brünnhilde - Brünnhilde reçoit la visite de sa sœur, la Walkyrie Waltraute, qui lui relate comment Wotan est revenu d’une de ses expéditions avec sa lance brisée par un jeune héros. Il a fait abattre le Frêne desséché qui soutenait autrefois l'univers et en a fait entasser les morceaux autour du Walhalla. Toujours silencieux, il s'est retiré dans sa forteresse, refuse les pommes de Freia et envoie ses corbeaux en espions, attendant la fin du monde. Waltraute implore Brünnhilde de rendre l’Anneau aux Filles du Rhin, seul moyen de modifier le cours des choses, de rétablir l'ordre et de sauver les dieux. Mais Brünnhilde refuse de rendre ce cadeau d’amour de Siegfried et Waltraute s’enfuit désespérée.
Brünnhilde entend sonner le cor de Siegfried : elle s'apprête à se jeter dans les bras de son héros mais c'est un autre qui lui apparaît : Siegfried a pris grâce au Tarnhelm l'apparence et la voix de Gunther. Elle résiste de toutes ses forces mais elle n'a plus la force d'une Walkyrie, elle est une simple femme et elle se croit trahie par son père : elle sera le jouet de tous les hommes qui passeront. Elle doit céder devant la force de Siegfried qui lui reprend l'Anneau et la contraint à le suivre dans la grotte. Mais, restant fidèle au pacte avec Gunther, il placera l'épée Notung entre Brünnhilde et lui comme témoin qu'il ne la touchera pas.
Acte II
Lieu : le palais de Gunther. Hagen veille. À ses pieds, son père Alberich attise sa haine et lui fait jurer de récupérer l’Anneau, puis il s'évanouit dans l'obscurité.
Le jour point. Siegfried, qui a repris son apparence, arrive au palais. Il annonce la bonne nouvelle : Gunther a conquis Brünnhilde et tous deux vont arriver. Hagen rameute les vassaux de Gunther, qui arrive bientôt avec Brünnhilde. Brünnhilde est stupéfaite de le voir là et de voir que c'est lui qui porte l’Anneau alors que c'est Gunther qui est censé le lui avoir arraché. Gunther se trouble, Siegfried affirme en toute bonne foi qu'il a pris l'Anneau à un dragon que naguère il abattit. Brünnhilde accuse Siegfried de l'avoir trahie, elle repousse Gunther qui tente de l'apaiser et affirme que Siegfried l'a forcée à l'aimer et à lui donner du plaisir (Er zwang mir Lust und Liebe ab :« il m'a contrainte à l'amour et au plaisir »). La confusion est à son comble. Siegfried proteste de son entière fidélité au pacte avec Gunther. Les vassaux, outrés, exigent un serment d'honneur : Siegfried prête serment de sa loyauté, sur la pointe de la lance de Hagen. Brunnhilde, hors d'elle, vient elle aussi jurer sur cette arme que Siegfried est un traître et parjure. Siegfried, Gutrune et les vassaux s'éloignent. Gunther est effondré. Brünnhilde se demande de quelle machination elle est le jouet. Hagen propose de les venger l'un et l'autre en tuant Siegfried. Mais Brünnhilde a rendu Siegfried invulnérable, sauf en un endroit : son dos, sachant qu'au combat jamais il n'aura peur et ne fuira. Donc, pendant la chasse du lendemain, on arrangera de tuer Siegfried en faisant passer sa mort pour un accident.
Acte III
Lieu : un endroit riant au bord du Rhin. Les Filles du Rhin nagent au bord du fleuve, suppliant le soleil de leur envoyer le preux qui leur rendra l'or. Elles entendent la sonnerie du cor de Siegfried ; le héros a perdu ses compagnons de chasse et la proie qu'il pourchassait : il est bredouille, quelle honte. Les ondines lui indiqueront où trouver sa proie en échange de l'Anneau ; il refuse, elles le raillent : lui si beau et aimable, quel dommage qu'il soit si avare ! Elles disparaissent. Siegfried, vexé, les rappelle, mais elles ont changé de ton et lui disent toutes les menaces qui pèsent sur lui s'il conserve l'anneau. Siegfried change aussi de ton : pour leur faire plaisir, il leur aurait donné l'Anneau, mais devant la menace, il n'en est plus question. Les ondines repartent, lui déclarant qu'une noble femme, qui héritera de lui avant la fin du jour, accédera finalement à leur vœu.
Gunther, Hagen et les vassaux arrivent. On fait halte, on prépare nourriture et boisson. Hagen lui demande de leur raconter ses exploits. Après l'épisode avec l'Oiseau des Bois, Hagen l'interrompt et lui propose de vider une coupe dans laquelle il a mis le contrepoison au philtre d'oubli. Siegfried recouvre la mémoire ; il raconte sa découverte de Brünnhilde, leur amour passionné et leurs étreintes (Oh ! wie brunstig umschlang der schönen Brünnhilde Arm ! : « Oh ! Avec quelle ardeur m'étreignit le bras de la belle Brünnhilde ! ») Soudain, deux corbeaux s’envolent d’un buisson. Hagen fait se retourner Siegfried pour les regarder, et dès qu'il a le dos tourné, le frappe entre les épaules avec sa lance. Les autres sont pétrifiés d'horreur. Siegfried agonise, revivant en extase sa découverte de Brunnhilde et leur pur amour. Il meurt, les vassaux emportent sa dépouille.
Lieu : le palais de Gunther, tard le soir de la chasse. Gutrune est préoccupée et inquiète : elle a fait de mauvais rêves et le rire sarcastique de Brünnhilde l'a réveillée. Ses pressentiments se réalisent. Les chasseurs reviennent, porteurs du corps de Siegfried, tué par un sanglier, affirme Hagen. Gutrune n'en croit rien et accuse Gunther du meurtre. Gunther se disculpe en désignant Hagen, qui revendique le meurtre pour venger le parjure et revendique l'Anneau à titre de butin. Gunther veut se saisir de l'Anneau, mais Hagen le tue. Il va saisir l'Anneau quand la main de Siegfried se lève, menaçante. Tous reculent.
Brünnhilde paraît. Elle a tout compris ; en tant que seule légitime compagne du héros défunt, elle annonce avec orgueil que sa vengeance est proche. Gutrune comprend qu'on s'est joué d'elle et que le philtre a fait oublier Brünnhilde à Siegfried. Brünnhilde ordonne qu'on dresse un bûcher. Contemplant Siegfried, elle en fait l'éloge, prend l'Anneau et le met à son doigt pour que les Filles du Rhin le rendent au fleuve une fois que le feu l'aura purifié. Elle interpelle Wotan : maintenant tout est accompli, le règne des dieux est achevé. Elle fait porter le corps sur le bûcher auquel on boute le feu. On amène Grane, le fidèle coursier ; Brünnhilde l'enfourche et, après un dernier salut à Siegfried, se jette dans les flammes. Le feu s'élève et se répand, atteignant le Walhalla qui s'enflamme. Le Rhin sort de son lit jusqu'au bûcher. Les ondines recueillent l'Anneau ; Hagen veut s'y opposer, elles le saisissent et l'entraînent dans les profondeurs. Le Walhalla brûle de fond en comble et s'effondre. Un monde disparaît, un autre est à reconstruire fondé sur l'Amour (l'opéra se termine sur le leitmotiv de la Rédemption par l'Amour, apparu dans La Walkyrie).
Programme et distribution
Chef d’orchestre (1, 4, 8 févr.) : ALEXANDER SODDY
Chef d’orchestre (12, 17 févr.) : SIMONE YOUNG
Mise en scène : DAVID MCVICAR
Décors : DAVID MCVICAR & HANNAH POSTLETHWAITE
Costumes : EMMA KINGSBURY
Lumières : DAVID FINN
Vidéos et projections : KATY TUCKER
Chorégraphies : GARETH MOLE
Maître d’arts martiaux / performance de cirque : DAVID GREEVES
Distribution
Siegfried : Klaus Florian Vogt
Hagen : Günther Groissböck
Gunther : Russell Braun
Alberich : Johannes Martin Kränzle
Brünnhilde : Camilla Nylund
Gutrune/Troisième Norne : Olga Bezsmertna
Deuxième Norne : Szilvia Vörös
Waltraute : Nina Stemme
Woglinde : Lea-ann Dunbar
Wellgunde : Svetlina Stoyanova
Flosshilde : Virginie Verrez
Première Norne : Christa Mayer
Orchestre et Chœur du Teatro alla Scala
Nouvelle production du Teatro alla Scala
Teatro alla Scala Forfaits Touristiques
La Scala de Milan, en italien Teatro alla Scala (ou simplement la Scala) à Milan, datant de 1778, est un théâtre d'opéra italien.
Avec le Teatro San Carlo de Naples, qui date de la même époque, et la Fenice de Venise, bâti quatre ans après, la Scala fait partie des salles d'opéra italiennes de renommée internationale.
L'opéra a été construit en deux ans par l'architecte Giuseppe Piermarini sur la commande de Marie-Thérèse d'Autriche après la destruction par le feu de l'ancien théâtre ducal. Il a été inauguré le 3 août 1778 en présence de l'archiduc Ferdinand d'Autriche avec l'opéra l'Europa riconosciuta d'Antonio Salieri et le ballet Apollo placato de Giuseppe Canziani. Le site choisi est celui de l'église Santa Maria della Scala (« Vierge à l'échelle ») qui fut démolie à cette occasion, laissant son nom au théâtre et son patrimoine artistique à l'église voisine de San Fedele.
Ce théâtre vit l'évolution de l'opéra italien avec Domenico Cimarosa, la création de plusieurs opéras majeurs du répertoire italien dont le Il turco in Italia de Rossini, Il Pirata (1827) et surtout Norma (1831) de Vincenzo Bellini. La salle souffre cependant de la concurrence des autres sites dont le Teatro Carcano situé dans la même ville et qui voit la création de plusieurs œuvres majeures.
C'est Giuseppe Verdi qui y fait les premières de plusieurs grandes œuvres et qui permet à la salle de parvenir au prestige actuel, même si ce dernier délaisse le lieu à partir de 1845. La Scala donne encore des représentations prestigieuses mais il n' y a plus guère de création majeure. Verdi revient alors avec Aida en 1872 (créée en Égypte l'année précédente), Otello (1887) et Falstaff en 1893.
La Scala a donné de nombreuses représentations des opéras de Richard Wagner ainsi que ceux des post-véristes.