Les Maîtres chanteurs de Nuremberg
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La magnifique comédie de Wagner dans une nouvelle production du maître metteur en scène Laurent Pelly.
Les Maîtres chanteurs de Nuremberg est joué en allemand avec surtitres en danois et en anglais.
En collaboration avec le Teatro Real de Madrid.
Le Théâtre Royal Danois exprime sa gratitude à la Fondation Danoise pour la Recherche, dont le don a permis la production de Les Maîtres chanteurs de Nuremberg.
Recommandé à partir de 15 ans.
Durée prévue : 5 heures et 45 minutes, incl. 2 entractes.
Argument
L'action se déroule à Nuremberg au XVIe siècle.
Acte I
À l'intérieur de l’église Sainte-Catherine.
Scène 1. Le prélude s'enchaîne directement avec le choral 'Da zu dir der Heiland kam' qui termine le service divin. Eva, fille du riche bourgeois Veit Pogner, orfèvre, et Magdalene, sa nourrice, s'apprêtent à quitter l'église. Walther von Stolzing, jeune nobliau rural ('Junker'), lance des regards fougueux dans la direction d'Eva, qu'il a rencontrée la veille dans la maison de son père, où il loge, venu de sa campagne. Ils sont tombés éperdument amoureux l'un de l'autre. Walther apprend qu'elle est promise au gagnant du concours de chant qui se tiendra le lendemain. Malheureusement, Walther sans être ignorant de cet art n'en est pas un expert.
Scène 2. David, apprenti chez le poète, cordonnier et maître prestigieux Hans Sachs, prépare l'église pour la prochaine réunion des maîtres chanteurs avec les autres apprentis, dont il est le chef. Magdalene, dont David est amoureux, lui promet monts et merveilles s'il apprend à Walther les règles des maîtres. David, après une ode aux maîtres, se lance dans une énumération de l'infinité de styles, de genres et de figures musicales reconnus par la Guilde des chanteurs. David apprend à Walther qu'un maître doit à partir de ces éléments composer une nouvelle mélodie et des vers. Chaque erreur vis-à-vis de ces modes est sanctionnée par le marqueur. Un candidat ne peut faire que sept fautes.
Scène 3. L'assemblée se prépare. Les maîtres arrivent, parmi eux Pogner, Hans Sachs, et aussi Sixtus Beckmesser, greffier de la ville, et surtout 'marqueur' ('Merker') de la confrérie : c'est lui qui lors des épreuves de chant comptabilise les fautes commises par le chanteur. Il voudrait épouser Eva et presse Pogner de l'aider à obtenir la main de sa fille. Walther, quant à lui, fait part au père d'Eva de sa volonté de participer au concours, et donc de se faire admettre comme maître. D'emblée Beckmesser s'en méfie.
Pogner présente Walther à la confrérie : il voudrait devenir maître, car seul un maître pourra épouser Eva. Il doit donc chanter devant la confrérie, qui l'intronisera ou non. Beckmesser est désigné marqueur, et humilie Walther en l'arrêtant au beau milieu de son chant : il n'a plus assez de place sur son tableau noir pour noter les erreurs du chevalier. Walther ne sera pas admis parmi les maîtres.
Hans Sachs enjoint à ses confrères de ne pas rejeter le chant sous prétexte qu'il n'est pas tout à fait orthodoxe, et encourage Walther à poursuivre son ode. Mais le tumulte grandit, le chant est refusé. L'acte se termine dans une extrême confusion, Walther jurant ses grands dieux qu'on ne l'y reprendra plus.
Acte II
Une rue étroite, deux maisons sur la scène, celle de Pogner, l’autre de Sachs devant laquelle est planté un grand tilleul, et à côté un lilas en fleur. Sereine nuit d’été, la nuit tombe progressivement.
Scène 1. Les apprentis célèbrent la nuit de la Saint-Jean et raillent l'application de David. Celui-ci apprend l’échec de Walter au concours à Magdalene, qui lui en fait le reproche. Il est alors appelé par Sachs.
Scène 2. Eva arrive avec son père ; elle lui demande si elle sera obligée de se marier avec le gagnant. Pogner lui rappelle qu’elle épousera « le maître de son choix ». Magdalene entre et apprend l'échec de Walther à Eva, qui décide d’aller chercher conseil auprès de Sachs.
Scène 3. Hans Sachs, rêvant à l'étrange séduction du chant de Walther, regrette l'attitude des maîtres (Monologue du Lilas : Fliedermonolog)
Scène 4. Eva apparaît, invoque la longue amitié qui les lie, et Hans confirme que le jeune chevalier n'a aucune chance de gagner. Magdalene demande à Eva de rentrer et comprend à son humeur qu'elle est amoureuse. Il faut donc trouver un stratagème. Sachant que Beckmesser a décidé de lui chanter sa sérénade ce soir même, Eva convainc Magdalene de prendre sa place sur le balcon.
Scène 5. Walther apparaît au pied de la maison, Eva descend, et cachés par le tilleul, elle explique son plan pour s'enfuir. Sachs entend la conversation, il sort et éclaire les deux amants. Ils ne savent que penser de son attitude. Ils restent dissimulés.
Scène 6. Beckmesser apparaît dans la ruelle. Aussitôt qu'il commence à chanter sa sérénade, Sachs entonne à tue-tête une ode à Ève expulsée du paradis ('Chant Biblique'), tout en s'accompagnant de son marteau. Magdalene, dans les habits d'Eva, apparaît sur le balcon tandis que Beckmesser désespère de ne pouvoir chanter, et demande à Sachs d’arrêter de travailler. Le cordonnier lui propose un marché : il jouera le rôle du marqueur, soulignant d'un coup de marteau chaque faute de Beckmesser. Beckmesser fait tant de fautes que Sachs finit la paire de chaussures avant la fin de la sérénade, rendant ainsi la monnaie de sa pièce au marqueur qui a humilié Walther l'après-midi même.
Le bruit a éveillé tout le voisinage. David, s'apercevant que c'est Magadelene qui est sur le balcon et reçoit l'hommage de Beckmesser, saisit un gourdin et s'en prend violemment au greffier ; les voisins, attirés par le bruit descendent dans la rue, chacun prend parti, une petite émeute éclate dans tout le quartier. Durant le tumulte, Sachs garde un œil sur les deux amants. Lorsque ceux-ci veulent s'enfuir, il pousse Eva dans les bras de son père, et pousse Walther dans son échoppe. L'acte se termine sur une brillante fugue dans la partition, et dans le plus grand tumulte sur scène.
Acte III
Dans l'échoppe de Sachs.
Scène 1. Sachs est abîmé dans la lecture d'un grimoire ; il quitte sa lecture et soliloque sur les vanités du monde ('Wahn ! Wahn ! überall Wahn !' : Vanité ! Vanité ! Partout la vanité - citation du livre biblique de l'Ecclésiaste). David entre. Il lui demande pardon d'avoir pris part aux émeutes de la veille, mais Sachs semble l'ignorer. L'apprenti se rappelle que c'est aujourd’hui la Saint-Jean, il chante donc son propre chant de la Saint-Jean en hommage à son maître ('Hans' = Jean). Puis préoccupé par ses espoirs de mariage avec Magdalene, il en vient à se demander si son maître ne songerait pas à épouser Eva. Sachs l'envoie se préparer pour le concours, et décide d'aider Walther.
Scène 2. Walther apparaît dans l'échoppe, il sort d'un court sommeil. Il dit à Sachs qu'il a fait un rêve merveilleux. Ceci enthousiasme Sachs, qui lui déclare que l'art se nourrit des rêves, et l'invite à lui raconter ce rêve en le lui chantant. Au cours du chant, il note les vers et la mélodie, puis indique à Walther les corrections à faire. Walther, guidé par Sachs, chante deux couplets tandis que Sachs souligne leur respect des règles des maîtres.
Ils sortent se préparer pour le concours, Sachs oubliant sur la table le feuillet où il a noté le poème de Walther.
Scène 3. Beckmesser, voyant le magasin vide, se risque à entrer. Il remarque le chant laissé sur la table. Il lit, et pense immédiatement que ces vers sont la déclaration d'amour de Sachs à Eva. Sachs revient, Beckmesser dissimule le feuillet, mais Sachs le remarque. Beckmesser le brandit, l'accusant de vouloir séduire Eva. Mais Sachs, sans nier qu'il soit de sa main et laissant croire qu'il est l'auteur du poème, lui dit qu’il peut le garder, et même le chanter s'il le souhaite, pourvu qu'il trouve le ton juste. Beckmesser n'en revient pas : il porte Sachs aux nues et se hâte d'aller préparer son chant de concours sur poème supposé de Sachs.
Scène 4. Eva apparaît, prétextant une paire de souliers dont elle prétend qu'ils la blessent. Walther entre à son tour. Les deux amants n'ont d'yeux que l'un pour l'autre, et Walther improvise le troisième couplet de son chant. Devant la gêne d'Eva envers lui, Sachs affirme qu'il n’a jamais eu l'intention de jouer les rois Marke vis-à-vis d'Eva/Isolde et de Walther/Tristan (Wagner cite dans ce passage des leitmotive issus de Tristan et Isolde.)
David et Magdalene paraissent. Sachs promeut David du grade d'apprenti à celui de compagnon cordonnier, et baptise le chant de Walther Die selige Morgentraum-Deutweise (L'interprétation du doux rêve matinal). Les cinq personnes chantent chacune leurs états d'âme (célèbre quintette) puis ils se rendent sur le lieu du concours.
Une grande prairie. Les citoyens sont en fête. Des tribunes et des estrades sont joyeusement décorées.
Scène 5. La grande procession des guildes pour la Saint-Jean a lieu avant que le concours ne commence. Sachs, est acclamé par le peuple, qui chante l'hymne 'Wach auf !', authentique composition du Hans Sachs historique reprise à l'identique par Wagner. Sachs, très ému, remercie l'assistance.
Le concours va commencer. Il n'y a que deux candidats : Beckmesser et Walther. Beckmesser chante le premier. Il tente de chanter le chant de Walther, il n'a pas trouvé le ton juste, déforme les paroles, mélange tout et se ridiculise devant l'assemblée. Furieux, il s'en prend à Sachs, à qui il attribue le chant. Mais Sachs proteste et reconnaît qu’il aimerait être l'auteur de ce chant magnifique. Il annonce que l'auteur du chant va se faire connaître : Walther s’approche alors et entonne son chant, revu et corrigé. Le public et les maîtres sont subjugués. L'assemblée l'acclame ; Pogner bénit le jeune couple, et décide de conférer à Walther le titre de maître. Mais le chevalier refuse. Sachs intervient : "Ne méprisez pas les maîtres !", il expose leur réelle fonction dans la sauvegarde de l'art « noble et allemand » du chant. Walther accepte finalement l'honneur. Allégresse générale.
Rideau.
Programme et distribution
Musique: Richard Wagner
Librettiste: Richard Wagner
Chef d'orchestre: Axel Kober
Chef d'orchestre: Jendrik Springer
Mise en scène: Laurent Pelly
Réalisateur de la reprise: Luc Birraux
Décors: Caroline Ginet
Costumes: Laurent Pelly
Assistant costumier: Jean-Jacques Delmotte
Conception des lumières: Urs Schönebaum
Chef de chœur: Alessandro Zuppardo
Distribution – Sous réserve de modifications
Chef d'orchestre: Axel Kober
Chef d'orchestre: Jendrik Springer
Hans Sachs: Johan Reuter
Veit Pogner: Jens-Erik Aasbø
Sixtus Beckmesser: Tom Erik Lie
Eva: Sofie Elkjær Jensen
Fritz Kothner: Jens Søndergaard
Kunz Vogelgesang: Jens Christian Tvilum
Konrad Nachtigall: Henning von Schulman
Balthasar Zorn: Fredrik Bjellsäter
Ulrich Eisslinger: Niels Jørgen Riis
Augustin Moser: Petter Moen
Hermann Ortel: Simon Duus
Hans Schwarz: Kyungil Ko
Hans Foltz: Per Bach Nissen
Walther von Stolzing: Magnus Vigilius
Walther von Stolzing: Tomislav Mužek
David: Jacob Skov Andersen
Magdalene: Hanne Fischer
Un veilleur de nuit: Nicolai Elsberg
Apprenti: Sidsel Aja Eriksen
Apprenti: Ava Line Shokooh
Apprenti: Julie Husballe Hansen
Apprenti: Melike Uludag
Apprenti: Mathias Monrad Møller
Apprenti: Theodor Uggla
Apprenti: Ian Marcus Bjørsvik
Apprenti: Magnus Løvlie
Apprenti: Ivar Magnus Sandve
Apprenti: Gerald Geerink
Apprenti: Jonathan Keiding
Apprenti: Giacomo Schmidt
Opéra de Copenhague
Le mécène de l'opéra de Copenhague s'est montré plutôt dirigiste face à l'architecte mandaté, Henning Larsen, qui a failli jeter l'éponge en cours de projet. Tenu par une clause de réserve, il s'est montré discret sur les désaccords qu'il avait avec son commanditaire. Mais face à la presse, il a déclaré que « le processus [de coopération] a été incroyablement compliqué et difficile physiquement et psychiquement ».
Les quais sont reliés à l'opéra par une place d'une surface de 35 mètres carrés. Des canaux ont été ménagés afin que le bâtiment se trouve pour ainsi dire sur une île. Sa façade rehaussée d'une grille en acier lui a déjà valu le surnom de « grille-pain ». On l'appelle également le « terminal d'aéroport » ou la « grande caisse enceinte coiffée d'un haut de forme ». Autant de surnoms qui reflètent la controverse dont son esthétique fait l'objet — certains critiques trouvant au contraire l'ouvrage génial.
La structure du bâtiment est en béton armé ; le verre, l'acier et le marbre sont les autres matériaux utilisés. L'intérieur comporte quatorze étages, où se regroupent un millier de pièces. La scène principale et ses coulisses se trouvent au cœur de la bâtisse; la grande salle peut accueillir 1 500 personnes. Souple, la fosse d'orchestre peut recevoir jusqu'à 110 musiciens. L'espace est également occupé par quatre scènes secondaires. Le bureau Ove Arup & Partners a été chargé de l'acoustique, saluée par la critique. La salle de répétition de l'Orchestre royal du Danemark se trouve au sous-sol, treize mètres en dessous du niveau de la mer.
Quelques chiffres : la surface totale de l'opéra est de 41 000 mètres carrés ; sa surface en sous-sol est de 12 000 mètres carrés. Hauteur totale : 38 mètres. L'objet a coûté 2,5 milliards de couronnes à son mécène, soit 336 millions d'euros.
Le foyer est le résultat d'une étude comportementale réalisée auprès de spectateurs réguliers d'opéras. Tout a été fait pour améliorer leur confort, agrandissant la surface murale contre laquelle s'appuyer, tout en leur procurant une des plus belles vues de la ville, par delà le port.
Pavé de marbre de Sicile, ledit foyer est en partie éclairé par les trois immenses lustres créés par l'artiste danois Olafur Eliasson. Chacun est formé de plusieurs milliers de pièces de verre semi-perméables à la lumière. Une partie de la lumière les frappant passe donc à travers, tandis qu'une autre partie est reflétée, d'une manière différente en fonction de l'angle d'observation. Il en résulte l'apparition de reflets bleutés et rougeoyants.