Madama Butterfly
Lu | Ma | Me | Je | Ve | Sa | Di |
Tragédie en trois actes
Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica basé sur la pièce homonyme de David Belasco, inspiré par le récit de John Luther Long.
Argument
Acte I
Bref prélude sous forme de fugue à quatre voix, avec une connotation dynamique qui suggère davantage le côté américain que l'exotisme japonais : exposition du « thème japonais » allegro vigoroso qui réapparaîtra tout au long de l'opéra mais à chaque fois quelque peu modifié.
Sur une colline qui domine le port et la rade de Nagasaki, en 1904, Goro, entremetteur, fait visiter à B. F. Pinkerton, officier américain de passage, la maison de style japonais, avec terrasse et jardin, que ce dernier vient de louer. Il lui montre le fonctionnement des parois mobiles, les shōji. Il lui présente ses serviteurs dont Suzuki, la servante de sa jeune fiancée, Cio-Cio-San, dite « Madame Butterfly ».
Puis arrive, essoufflé en raison de la montée, le consul américain Sharpless. Pinkerton lui explique que les contrats de location, ici, sont très précaires. On signe pour 999 ans mais on peut se dédire chaque mois ! C’est pareil pour les contrats de mariage (air « Dovunque al mondo, lo yankee vagabondo »).
Sharpless le met en garde et l’avertit de la candeur et de la sincérité de Butterfly. Pinkerton prend ce mariage comme un passe-temps et lui explique qu’il se mariera plus tard avec une « vraie épouse américaine » (« una vera sposa americana »).
Arrivée de Butterfly en tête d’un magnifique cortège avec ses amies et ses parents (air « Ecco! Son giunte »). Elle chante son bonheur. Pinkerton est sous le charme mais prend le mariage au second degré (« Che burletta ») malgré les avertissements répétés de Sharpless.
Ils entrent dans la maison. Elle lui montre quelques petits objets qu’elle a emportés, le poignard tantō avec lequel son père s’est suicidé sur ordre de l'empereur par seppuku et les Ottokés (en japonais hotoke-sama), des statuettes symbolisant les âmes de ses ancêtres. Elle lui avoue s’être convertie, en allant à la mission, au « Dieu des Américains » par amour pour lui.
Le commissaire impérial célèbre rapidement la cérémonie de mariage. Tout le monde trinque (Chanson de l'oncle Yakusidé, supprimée dans la seconde version) et se réjouit quand soudain, apparition quasi-surnaturelle, l’oncle bonze surgit ! Il maudit Butterfly qui a renié sa famille et ses ancêtres. Moment d’une grande intensité dramatique, Pinkerton prend la défense de Butterfly, chasse le bonze et tous les invités.
Restés seuls, il la réconforte. Le premier acte s’achève sur un très beau duo d’amour (« Viene la sera »). Elle se sent « seule … et reniée, reniée… et heureuse » (« Sola e rinnegata! rinnegata e felice! »). Comme le papillon, elle est épinglée pour la vie !
Acte II, première partie
Trois ans se sont écoulés depuis le départ de Pinkerton, mais Butterfly l’attend toujours. Entre-temps, sa situation financière s’est dégradée. Suzuki prie pour que Butterfly cesse de pleurer, mais sans grand espoir (« On n’a jamais vu un mari étranger revenir au nid »), tandis que Butterfly prie le « dieu américain ». Elle espère le retour de Pinkerton à la « saison où les rouges-gorges font leur nid » comme il lui avait promis (aria de Butterfly « Un bel dì, vedremo…»).
Goro et Sharpless rendent visite à Butterfly. Goro lui présente de riches prétendants, dont le prince Yamadori. Mais elle les éconduit tous car elle se considère encore comme mariée.
Sharpless commence à lui lire une lettre de Pinkerton dans laquelle celui-ci annonce à Butterfly que leur histoire est terminée, mais le consul n’ose achever sa lecture. Bouleversée, Butterfly promet qu’elle se tuera si Pinkerton ne revient pas. Puis, elle présente son enfant à Sharpless, dont ce dernier ignorait l’existence (« Che tua madre dovrà ») et assure au consul qu'elle préférerait mourir plutôt que de redevenir geisha. Profondément ému, Sharpless se retire, promettant de prévenir Pinkerton. Pendant ce temps, Goro rôde autour de la maison, répandant le bruit que l’enfant n’a pas de père.
Coup de canon ! Le navire USS Abraham Lincoln de Pinkerton entre au port et Butterfly le scrute avec sa longue-vue. Persuadées que le moment du retour est enfin arrivé, les deux femmes décorent la maison avec toutes les fleurs du jardin et Butterfly s’habille comme au premier jour pour accueillir Pinkerton.
Acte II, seconde partie, ou Acte III
Après avoir attendu en vain toute la nuit avec son enfant, au petit matin, Butterfly s’endort, épuisée.
Pinkerton et Sharpless arrivent alors avec Kate, la nouvelle épouse américaine de Pinkerton. Il demande à Suzuki de lui confier l’enfant pour assurer son avenir (trio Pinkerton-Suzuki-Sharpless). Sharpless reformule à Pinkerton ses reproches (« Ve dissi »). Pinkerton éprouve un remords sincère (air « addio, fiorito asil »), mais s'enfuit lâchement.
Kate demande l’enfant à Suzuki et promet d’en prendre soin. Butterfly se réveille, aperçoit Kate et comprend la vérité. Désespérée, elle consent à confier son fils à Pinkerton à condition qu’il vienne lui-même le chercher.
Après avoir bandé les yeux de Dolore et l'avoir envoyé jouer avec Suzuki, Butterfly se donne la mort par jigai, avec le tantō de son père sur lequel sont gravés ces mots :
« Celui qui ne peut vivre dans l’honneur meurt avec honneur. »
Pinkerton arrive trop tard et prend le corps sans vie de Butterfly, en s'écriant à trois reprises : « Butterfly ! »
Programme et distribution
Durée approximative - 2 heures 50 minutes
MADAME PAPILLON (CIO-CIO-SAN) : Sonya Yoncheva | 9, 13, 16, 20, 23 et 27 décembre
MADAMA PAPILLON (CIO-CIO-SAN): Saioa Hernández | 10, 14, 17, 21 et 28 décembre
MADAME PAPILLON (CIO-CIO-SAN) : Ailyn Pérez | 8, 11, 15 et 22 décembre
SUZUKI: Annalisa Stroppa | 9, 13, 16, 20, 23 et 27 décembre
SUZUKI: Teresa Iervolino | 10, 14, 17, 21 et 28 décembre
SUZUKI : Gemma Coma-Alabert | 8, 11, 15 et 22 décembre
KATE PINKERTON : Montserrat Seró
BENJAMIN FRANKLIN PINKERTON : Matthieu Polenzani | 9, 13, 16, 20, 23 et 27 décembre
BENJAMIN FRANKLIN PINKERTON : Fabio Sartori | 10, 14, 17, 21 et 28 décembre
BENJAMIN FRANKLIN PINKERTON : Celso Albelo | 8, 11, 15 et 22 décembre
SHARPLESS : Lucas Meachem | 9, 13, 16, 20, 23 et 27 décembre
SHARPLESS: Thomas Mayer | 10, 14, 17, 21 et 28 décembre
SHARPLESS: Gerardo Bullón | 8, 11, 15 et 22 décembre
GORO : Juan Noval Moro : 9, 11, 14, 16, 20, 22 et 27 décembre
GORO: Pablo García López | 8, 10, 13, 15, 17, 21, 23 et 28 décembre
PRINCEP YAMADORI: Carlos Cosías
L'ONCLE BONZO : David Lagares
Mise en scène : Moshe Leiser et Patrice Caurier
Scénographie : Christian Fenouillat
Costumes : Agostino Cavalca
Éclairages : Christophe Forey
Production : Gran Teatre del Liceu et Royal Opera House
Orchestre symphonique du Gran Teatre del Liceu
Chef d'orchestre : Paolo Bortolameolli
Gran Teatre del Liceu
Le Grand Théâtre du Lycée de Barcelone (en catalan Gran Teatre del Liceu), connu comme el Liceu, est le théâtre le plus ancien et prestigieux de la cité comtale, spécialement comme théâtre d'opéra, considéré comme un des plus prestigieux du monde.
Situé sur La Rambla de Barcelone, il a vu représentées, depuis plus de 150 ans, les œuvres les plus prestigieuses, interprétées par les meilleurs chanteurs du monde. Durant des décennies, il a été le symbole et le lieu de rencontre de l'aristocratie et de la bourgeoisie catalane.