Otello

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Argument

 

Acte I

Il n'y a pas de prélude, l'opéra commence immédiatement Allegro agitato sur un rapide glissando de cordes menant à un formidable coup de tonnerre qui ébranle la salle. Le rideau s'ouvre à la troisième mesure sur un port de Chypre. Une violente tempête fait rage (éclairs et coups de tonnerre sont indiqués sur la partition) aussi bien sur scène que dans l'orchestre ! Un chœur attend avec impatience le retour d'Otello, général de la flotte vénitienne et gouverneur de l'île où il réside (Una vela ! Una vela !/Une voile ! Une voile !). En effet, la République de Venise dont il dépend l'a chargé de réprimer une attaque maritime des Turcs. Le chœur aperçoit un navire au loin sur la mer déchaînée : il s'agit du navire du chef qui se débat furieusement pour ne pas sombrer. Tout le chœur prie pour que la tempête se calme et que le navire accoste à bon port, sauf deux personnes : Iago, enseigne d'Otello et Roderigo, soupirant infortuné de Desdemona (Desdémone), femme d'Otello, qui souhaitent au contraire sa mort. Le navire donne sur le récif, mais finit miraculeusement sur la côte à la grande joie de la foule.

 

Otello apparaît, il a vaincu les Turcs et exprime son triomphe dans une brève mais puissante arietta (Esultate !/Réjouissez-vous !), la foule l'acclame tandis qu'il va rejoindre son épouse au palais. La foule se disperse un temps pendant qu'Iago et Roderigo devisent (Roderigo, ebben, che pensi ?/Rodrigue, eh bien, qu'en pensez-vous ?) : si Iago souhaite tout le mal à Otello parce que ce dernier a nommé Cassio capitaine à sa place et ne lui a pas donné d'avancement, Roderigo, lui, veut se débarrasser du Maure pour posséder sa femme. Iago promet qu'il se vengera d'Otello pour servir leurs desseins. La foule revient (Fuoco di gioia !/Feu de joie !) pour allumer un feu de joie et les taverniers préparent une beuverie. Iago commence à organiser sa terrible intrigue : d'abord gâcher la fête (Roderigo, beviam' !/Rodrigue, nous buvons !) en faisant passer Cassio pour responsable. Ce dernier arrive et Iago, qui sait qu'il ne supporte pas le vin, l'encourage à boire plus que de raison (Qua ragazzi, del vino !/Ici les gars, du vin !). Cassio grisé, tombe dans le premier piège de l'enseigne qui chante une joyeuse chanson à boire que reprend le chœur. Lorsque le capitaine est maintenant tout à fait saoul, Roderigo, stimulé par Iago, provoque Cassio en le traitant d'ivrogne. Le sang bouillant de Cassio est plus fort que le rappel à l'ordre de Montano, prédécesseur d'Otello (Capitano, v'attende la fazione ai baluardi/Le capitaine, il attend la faction des remparts) et les deux hommes se battent en duel : Cassio blesse Montano et Iago fait tout dégénérer en défaveur du capitaine tout en feignant de remédier à la crise : résultat, l'émeute gagne la ville entière.

 

« Abbasso le spade/Vers le bas avec les épées » tonne Otello, qui, irrité par ce tapage, a dû sortir du palais (tout comme Desdemona que le vacarme a réveillée). Il demande, en colère, ce qui s'est passé. Iago, en parfait hypocrite, l'assure de son amitié, mais se garde bien de lui donner la moindre indication. Cependant, Montano n'a-t-il pas été blessé ? La machination de Iago marche à merveille : Otello, furieux, dégrade Cassio qu'il tient pour unique responsable. Contrit, l'ex-capitaine rentre chez lui tout comme la foule qui s'en va, l'enthousiasme douché par ces événements. Iago et Roderigo rient sous cape alors qu'Otello va rejoindre sa femme. Alors s'élève un des plus beaux duos d'amour jamais composés par Verdi (Già nella notte densa/Déjà dans la nuit dense) où les époux chantent leur bonheur et leur amour sans nuages et se souviennent de leurs passés respectifs, moins roses que leur présent. Leurs voix s'unissent, passionnées. Quand Otello donne trois baisers à Desdemona, le hautbois chante un thème tendre qui sera repris dans la scène finale. Le rideau tombe sur leur étreinte.

 

Acte II

Le rideau s'ouvre sur les jardins du palais ; Iago a décidé de verser le poison de la jalousie dans le cœur d'Otello grâce au naïf Cassio qui apparaît, inconsolable. Iago, dans son dialogue avec lui (Non ti crucciar/Ne déranger pas) le flatte en le nommant toujours capitaine puis lui fait remarquer que Desdemona « est le chef de notre chef » car son époux ne vit que pour elle. Qu'il demande à la clémente Desdemona d'intercéder en sa faveur. Conseil perfide dont Cassio est bien loin de deviner quelle sera l'issue. Cassio s'en va l'attendre dans le jardin où elle se promène. Resté seul, Iago chante avec force une célèbre aria (Vanne ! La tua meta già vedo/Allez-y ! Votre but, je le vois déjà) qui devient incroyablement cynique et féroce lorsqu'il entonne un Credo blasphématoire (Credo in un Dio crudel/Je crois en un Dieu cruel). Signalons en passant que Boito, le librettiste, suggéra à Verdi deux ans plus tard, de composer un Ave Maria qui lui tiendrait lieu de pénitence pour ce Credo sacrilège ! Et c'est ainsi que fut créée la première des Quattro pezzi sacri, ultime œuvre du compositeur. Desdemona arrive. Cassio, suivant l'avis de Iago (Eccola ! Cassio, a te !/La voici ! Cassio, à vous !), s'approche d'elle. En le voyant, elle renvoie Emilia, sa suivante, qui est aussi la femme de Iago pour qu'ils puissent parler seul à seule. Ils s'éloignent dans les jardins.

 

Otello arrive peu après. Parlant beaucoup mais dévoilant peu, Iago réussit par des allusions faussement innocentes à mettre l'influençable Otello dans un état d'agressivité et d'inquiétude aiguë (Ciò m'accora/Je n'aime pas ça). Lorsqu'il s'explique, il le fait en termes à dessein ambigus, il parle simplement de Cassio, de Desdemona qu'il « pense » (fausse hésitation, évidemment) avoir vus ensemble et donne conseil de faire attention aux propos qu'elle tiendra. Otello commence à fulminer mais à ce moment arrive Desdemona avec un petit chœur lui rendant hommage (Dove guardi splendono/Lorsque vous regardez des paillettes). Devant cette paisible scène, Otello se calme… provisoirement car lorsque Desdemona commence à lui parler de Cassio (D'un uom che geme/Un homme qui gémit), Otello a du mal à contenir son trouble. Bientôt, il éclate de colère lorsque son épouse, étonnée et inquiète de le voir dans cet état, veut lui essuyer son front avec un mouchoir brodé. Dans un accès de fureur, il jette le mouchoir. Emilia le ramasse mais Iago lui ordonne de le lui remettre ; elle refuse et il le lui prend de force avant de la menacer : elle ne doit rien dire de cette saynète. Révoltée, elle se soumet toutefois. Desdemona, ne comprenant rien au comportement de son mari s'éloigne rapidement.

 

Pour Otello, tout est clair : Desdemona est coupable. Iago, faussement affecté, tente de le tempérer en vain (Desdemona rea/Desdemona faux !...). Malgré son emportement, Otello exige de Iago, s'il ne veut pas connaître sa colère, de lui fournir une preuve tangible de l'infidélité de Desdemona. Faisant encore monter la tension, Iago invente un récit : Cassio, endormi, aurait fait un songe où parlant à voix haute il aurait évoqué le nom de Desdemona et son amour (Era la notte, Cassio dormia/C'était la nuit, Cassio dormait) ; peut-être y a-t-il eu une aventure entre les deux jeunes gens mais il n'en est pas sûr. Iago a beau parler en termes prudents, il sait très bien que cette fable a valeur de certitude pour son interlocuteur. Pire, il prétend se souvenir d'avoir vu un mouchoir brodé appartenant à Desdemona (premier présent d'amour offert par Otello, ce qui accentue la dramatisation de la scène) dans la chambre de Cassio. C'en est trop pour Otello qui, furieux, jure de se venger (Ah ! mille vite gli donasse Iddio !/Ah ! Combien de vies Dieu lui donnerait-il?). Iago l'assure de son amitié et le rideau tombe sur cette désagréable situation.

 

Acte III

Brève introduction. Le rideau s'ouvre sur la salle principale du palais. Otello est loin d'être plus calme et écoute à peine le héraut qui lui annonce l'arrivée d'une délégation d'ambassadeurs vénitiens (Le vedetta del porto ha segnalato/La vue des ports a fait des signes), il est surtout concentré sur son problème conjugal. Iago lui dit qu'il va lui apporter la preuve définitive de l'inconstance de Desdemona. Justement, elle entre et Iago s'éclipse. Otello lui parle sans excès mais lorsqu'elle parle à nouveau de Cassio (Dio ti giocondi, o sposo/Dieu rend content, ou l'époux), il s'emporte et demande le mouchoir brodé de Desdemona. Elle ne l'a évidemment pas et la fureur d'Otello revient ; il n'hésite pas à l'accuser. Elle proteste de son innocence, lui dit que son seul crime est de l'aimer et pensant que le mouchoir n'est qu'un prétexte, elle dit avec un sourire que c'est pour dévier la conversation et tente de reparler de Cassio ce qui ne fait qu'accroître la rage d'Otello qui lui hurle son accusation d'adultère. La jeune femme perd pied et s'enfuit épouvantée, ne comprenant pas ce qui arrive à son mari. Dans un monologue amer (Dio ! mi potevi scagliar tutti i mali/Dieu ! Je pourrais jeter tous les maux), il se révolte contre une telle trahison : il préfère misère et déshonneur plutôt que d'être trompé.

 

Il se cache quand Cassio arrive qui veut savoir s'il a été pardonné (Vieni; l'aula è deserta/Venez; la classe est abandonnée). Iago prétend ne rien savoir et détourne la conversation sur une maîtresse de Cassio, Bianca, mais Iago mène le jeu de façon qu'Otello croie qu'ils parlent de Desdemona. Le dialogue provoque la colère d'Otello qui atteint son paroxysme lorsque Cassio brandit le mouchoir brodé qu'il a trouvé dans sa chambre (Questa è una ragna/C'est une araignée). s'il n'est pas difficile de deviner qui l'a mis là, c'est moins facile pour Cassio. Iago, sur le ton de la plaisanterie insinue que Desdemona l'y aurait mis. Otello, furibond, ne remarque même pas que Cassio ignore comment cet objet de femme est arrivé là.

 

Cassio part. « Come la ucciderò ?/Comment la tuerai-je? » se demande Otello pour qui la « preuve » est décisive. Iago lui suggère qu'elle meure où elle a péché : sur le lit nuptial. Otello nomme Iago capitaine alors qu'au dehors, la foule, au passage de la délégation vénitienne, acclame son chef. « Viva ! Evviva ! Viva il leon' di San Marco !/Viva ! Hourra ! Vivre le lion de Saint Marc ! » s'exclame le peuple, entrant avec la délégation menée par Lodovico qui s'étonne de l'absence de Cassio. À contrecœur, pendant que Desdmona entre, le Leon di San Marco l'envoie chercher et il arrive. Otello lit le message du Doge qui le rappelle à Venise et nomme comme successeur… Cassio! Otello interprète la tristesse de Desdemona et de Cassio comme le fait de leur prochaine séparation. Cette interprétation et la faveur faite à son « rival » est la goutte qui fait déborder le vase. Otello entre dans une rage incontrôlable et jette sa femme à terre (A terra ! Sì, nel livido fango/À terre ! Oui, dans la boue furieuse) sous les sons d'un orchestre déchaîné et devant une foule et un Lodovico consternés. Desdemona, effondrée, entame sa complainte mais nulle haine dans ses paroles, elle aime toujours son époux malgré la honte qu'il lui fait subir. Ce chant émouvant d'une superbe beauté fait frémir l'assistance. Roderigo et Iago comprennent immédiatement qu'il va falloir agir vite car le couple doit partir le lendemain ! Sur une proposition de Iago, Roderigo accepte de s'occuper de Cassio. Perdant tout sang-froid (Fuggite ! Ciel ! Tutti fuggite Otello/Fuyez ! Ciel ! Tous fuyez Othello) Otello, à grands cris congédie violemment l'assistance et maudit Desdemona qui quitte la salle, anéantie. Sa fureur est si forte qu'il s'évanouit de rage. Le reste de la foule, dehors, continue d'acclamer « il Leon di San Marco ». Iago, avec un écrasant mépris, répond ironiquement en lui-même à leurs accents : « Ecco il Leon » en désignant le Maure évanoui à même le sol. Lui-même se demande pourquoi il n'écrase pas sous son pied la tête du gouverneur. Le rideau tombe sur la jubilation féroce du nouveau capitaine.

Programme et distribution

Chef d'orchestre : Andriy Yurkevych ; Piotr Staniszewski

 

Chœur de l'Opéra d'État
Orchestre de l'Opéra d'État

 

Équipe créative

Metteur en scène - Martin Čičvák

Coffrets - Hans Hoffer

Costumes - Georges Vafias

Chorégraphie - Silvia Beláková & Laco Cmorej

Conception lumière - Jan Dörner

Dramaturgie - Jitka Slavíková

 

Langue : En italien, surtitres en tchèque, anglais

Opéra d’État de Prague

 

L'Opéra d'Etat aujourd'hui

 

L'Opéra d'État (anciennement l'Opéra d'État de Prague, entre 1948 et 1992, le Théâtre Smetana, et à l'origine du Nouveau Théâtre allemand) a été une partie du Théâtre national depuis 2012. L'Opéra et le Ballet ensembles donnent des spectacles de répertoire à l'Opéra d'État.


Histoire

 

L'Opéra national de Prague se trouve dans le bâtiment le 5 Janvier, 1888 était ouvert comme une étape allemande de Prague avec la représentation de l'opéra de Wagner, Les Maîtres chanteurs de Nuremberg. Au 19ème siècle, Prague Allemands effectuée dans le théâtre de la succession en alternance avec une société tchèque. Désir de leur propre théâtre conduit à des négociations en 1883 pour la construction d'un nouveau bâtiment du théâtre de l'Association allemande de théâtre. Au cours des trois prochaines années, un plan a été élaboré et remis à l'atelier de Vienne Fellner et Hellmer. Partage aussi la conception a été l'architecte de la municipalité Theater de Vienne, Karl Hasenauer, tandis que Prague architecte Alfons Wertmüller a participé à la construction. Financement est venu de collections privées. Avec son auditorium et néo-rococo décoration spacieux, ce bâtiment du théâtre est parmi les plus beaux d'Europe.

 

Accès:



En voiture
Sur la rue Wilsonova, à partir de la voie de gauche près du bâtiment de l'Opéra d'Etat de prendre la bretelle d'accès au garage-dessus du sol Slovan. La taxe de stationnement est de 40 CZK / h.


En tram


En tramway jour n ° 11 jusqu'à l'arrêt "Muzeum", le passage souterrain sous la rue Legerova dans la direction du Nationalmuseum, au carrefour tourner à droite le long de la construction de nouveaux navires de la Nationalmuseum.


Par trams jour nos 3, 9, 14 et 24 ou les trams de nuit n os 51, 52, 54, 55, 56 et 58 à l'arrêt "Václavské náměstí", puis à pied vers le haut sur le côté gauche de la place Venceslas à l' feux de circulation à travers les rues Wilsonova et Vinohradská. Puis tournez à gauche le long de la construction de nouveaux navires de la National museum.


En métro
Pour la station «Muzeum», les lignes A et C (vert et rouge), puis à pied le long de la construction de nouveaux navires de la National museum.

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