Recital de piano Alexander Gadjiev

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La musique est un langage et, à un moment donné, quelqu'un a commencé à étudier la nature de ses composants. Quelle est l'unité la plus basique qui puisse être utilisée ? Une seule note. Et Ligeti, dans "Musica Ricercata", commence exactement comme cela. Une seule note est explorée dans toutes ses possibilités et qualités expressives, jusqu'à ce qu'il soit nécessaire d'ajouter... une deuxième note. La deuxième pièce continue dans un esprit sombre, en ajoutant une note supplémentaire, atteignant ainsi le nombre éminent de deux notes.

 

Après ce début curieux, nous passons sans transition à Corigliano, qui commence comme une forme d'exploration plus "liquide", mais introduit ensuite lentement le thème principal de cette première moitié du programme, qui est le thème de la douleur de l'"Allegretto" de Beethoven. La musique est très libre dans sa forme et explore les différentes manières d'aborder ce motif simple sous toutes sortes d'angles, donnant la sensation d'une perte de direction obsédante, qui doit être résolue par une forme stable.

 

Nous atteignons ensuite le point culminant de la moitié, avec la musique nécessaire de Beethoven, qui nous donne enfin une manifestation solide de ce que nous avons cherché jusqu'à présent en termes plus abstraits.

 

Les Funérailles de Liszt concluent la première partie avec une interprétation de plus en plus orchestrale de ce qui est considéré comme un hommage à la mort de Chopin.

 

La deuxième partie du programme nous donne l'espoir de laisser derrière nous les atmosphères de la première partie, en commençant par le prélude ludique en fa majeur de Chopin ; ce n'est qu'une illusion, car nous revenons rapidement aux atmosphères lugubres des préludes 22, 18, 10, en passant par la sublime vision de l'idylle, du numéro 13. La série que j'ai choisie se termine avec le deuxième, dans un mouvement rétrograde qui se termine par le plus expérimental des préludes.

 

Après la fin interrogative de cette musique, dont la puissance magnétique réside dans une relation indéfinie entre tonalité et modalité, nous entrons dans le monde libéré de la tonalité ; La 9e Sonate de Scriabine n’est pas seulement une manifestation mystique des pouvoirs du Diable (on l’appelle aussi la Sonate de la Messe Noire), mais c’est aussi un terrain musical où harmonie, mélodie et rythme ne font qu’un, qui laisse l’auditeur dans un état de perplexité et d’extase.

 

Comment conclure un voyage aussi varié ?

Les Variations Héroïques de Beethoven sont une affirmation de la vie dans tous ses éléments et sa richesse, une musique aussi riche en esprit que simple en outils musicaux, où tout semble couler des quatre premières notes, mais dont la combinaison et l’invention infinies nous conduisent à percevoir le piano comme plus qu’un orchestre. La fugue jubilatoire clôture un programme d’une grande intensité.

Programme et distribution

Programme
LIGETI, Musica ricercata n°1 et n°2

CORIGLIANO, Fantasy on an Ostinato

BEETHOVEN-LISZT, Allegretto de la 7e Symphonie

LISZT, Funérailles

--- Entracte ---

CHOPIN, Préludes op. 28 n° 23, 22, 18, 13, 10, 2

SCRIABIN, Sonate n°9 op. 68 "Messe noire"

BEETHOVEN, Variations Héroïques op. 35

 

Interprètes
Alexander Gadjiev, piano

Salle Gaveau

La Salle Gaveau, du nom du fabricant de pianos français Gaveau, est une salle de concert classique située à Paris, au 45-47 rue La Boétie, dans le 8ème arrondissement de Paris. Elle est particulièrement destinée à la musique de chambre.

 

Construction

Les plans de la salle ont été établis par Jacques Hermant en 1905, l'année où le terrain a été acquis. La construction de l'immeuble Gaveau s'est déroulée de 1906 à 1907. La vocation de cette salle a toujours été la musique de chambre, et sa capacité d'accueil était d'un millier de places, tout comme aujourd'hui. La salle abritait un grand orgue construit en 1900 par la maison Cavaillé-Coll | Mutin-Cavaillé-Coll. Cet instrument, avec 39 jeux (8 sur le positif, 12 sur le récit, 12 sur le grand orgue et 7 sur le pédalier), a ensuite été installé en 1957 dans la commune de Saint-Saëns en Normandie. La salle est un lieu de concert réputé pour son acoustique exceptionnelle.

 

La salle

En environ 110 ans, la Salle Gaveau s'est imposée dans le paysage musical parisien comme un lieu musical incontournable. Découvrez les dates importantes de cette salle chargée d'histoire, qui a accueilli les plus grands pianistes du XXème siècle.

 

1905 - 1907: Naissance de la Salle Gaveau

Le terrain sur lequel a été construit l’immeuble Gaveau a été acquis en 1905. Les plans de la salle ont été dessinés avec une attention particulière à l’acoustique à la fin de 1905 par l’architecte Jacques Hermant. L’immeuble a été construit de 1906 à 1907, et la salle Gaveau est immédiatement devenue une salle prestigieuse à Paris. Sa vocation principale a toujours été la musique de chambre et le piano, mais des orchestres y ont souvent joué. Le nombre de places assises a légèrement varié au fil du temps, avoisinant les 1000 places. Le nombre actuel est de 1020.

 

1907 - 1908: Un début prometteur

La Salle Gaveau a ouvert ses portes pour la saison 1907-1908. Le premier concert a eu lieu le 3 octobre 1907, donné par le Bremer Lehrergesangverein. C’était un concert vocal exécuté par 140 interprètes. Ainsi, malgré sa taille moyenne, la Salle Gaveau n’a pas hésité à accueillir de grands ensembles, et l’on note qu’à partir de cette saison, elle a accueilli les concerts Lamoureux, sous la direction de Camille Chevillard, Vincent D'Indy, et André Messager. La saison 1907-1908 a été très brillante dans le domaine de la musique de chambre. Cortot, Thibaud et Casals y ont joué les trios complets de Beethoven et les variations des trios les 5, 8 et 12 novembre. Eugène Ysaye y a donné un récital le 21 janvier 1908. Marguerite Long y a joué le 11 décembre 1911.

 

1912: Enesco, Kreisler, Cortot...

Dans le domaine de la musique de chambre, quelques concerts remarquables ont eu lieu en 1912: Enesco le 8 février avec le pianiste Eugène Wagner. Fritz Kreisler les 21 et 28 avril, Wilhelm Backaus le 15 mai, Cortot, Thibaud et Casals les 24 et 31 mai.

 

1933 - 1934: Concerts Lamoureux et Pasdeloup

La guerre n’a pas interrompu l'activité artistique de la Salle Gaveau, mais la salle a été utilisée pour des galas en faveur des soldats ou des victimes de guerre. Après la guerre, la salle a connu une période très brillante avec les concerts Lamoureux et Pasdeloup. De grands chefs y ont dirigé: Charles Munch le 28 octobre 1933. Le grand pianiste Rudolph Serkin s’y est produit le 2 décembre 1933. Wanda Landowska a donné un récital sur un clavecin Pleyel le 7 novembre 1933. Yves Nat a joué les sonates de Beethoven en 1934.

 

1939 - 1944: Une période tourmentée

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la salle a retrouvé sa vocation d'accueil de galas. Berthe Bovy y a récité les fables de La Fontaine. Pendant l'Occupation, de grands solistes ont été entendus: Paul Tortelier, Pierre Fournier, Raymond Trouard, Jacques Fevrier. À partir de 1944, Samson François s'y est produit régulièrement. Germaine Lubin y a chanté des mélodies accompagnée au piano par Reynaldo Hahn.

 

1976: Reprise de la salle par C. et JM Fournier

Seule la faillite de la maison Gaveau, intervenue en 1963, a ébranlé sa pérennité... L'immeuble, partiellement vendu à une compagnie d'assurances, a rapidement perdu son éclat. Sous la pression de la spéculation immobilière, la salle a échappé de justesse à la menace d'être transformée en parking, grâce à l'énergie salvatrice de Chantal et Jean-Marie Fournier, un couple de mélomanes passionnés qui l'ont acquise en 1976 et l'ont maintenue en vie pendant 25 ans.

 

1992: La salle classée monument historique

Inscrite à l'inventaire en 1982 et classée en 1992, la Gaveau a été sauvée du pire mais se trouvait dans un état lamentable. "Tout était très usé et l'on commençait à craindre qu'un siège ne cède pendant une représentation", témoignent les gérants qui ont tiré la sonnette d'alarme pour obtenir des subventions pour la restauration. Les travaux, menés sous la direction de l'architecte en chef des monuments historiques Alain Charles Perrot (déjà à l'œuvre à l'Opéra de Paris), visaient à rétablir le confort acoustique sans altérer le son unique de la salle, secret de son succès.

 

2001: Rénovation enfin terminée

Si le son reste, le ton change: "Les spectateurs seront très surpris de découvrir la sobriété et la modernité originelles de cette salle moderne, en avance sur son temps", explique Alain Charles Perrot. L'architecte a tenté de retrouver le gris sévère aux accents dorés du décor historique et l'originalité de l'éclairage, avec ses ampoules nues "comme des perles au plafond". Les fauteuils reconstruits à l'identique, avec pieds métalliques et cadre en bois, renouent avec la teinte jaune beurre d'origine. Restaurée dans sa vérité, Gaveau mise sur une attractivité renforcée pour séduire un nouveau public, y compris les entreprises du "Triangle d'Or" pour des événements privés. L'avenir de cette salle haut de gamme repose sur une complémentarité saine des activités, toujours dans le partage de la musique. La salle a rouvert ses portes le 8 janvier 2001. Un concert d’ouverture est devenu une date clé avec au programme le grand Roberto Alagna.

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